C’est bien d’avoir son diplôme de Technicien Supérieur Géologue-Prospecteur (TSGP) de Nancy en poche mais il faut chercher et trouver un boulot. J’ai envoyé de nombreuses lettres en Australie et en Afrique du Sud pour aller travailler soit en mine, soit en prospection sur le terrain (il y avait des facilités pour rentrer dans ces pays). J’ai aussi envoyé une demande au BRGM. Les réponses étaient rares. Pour pouvoir travailler à l’étranger, il fallait qu’une société fasse la demande auprès de leur service d’immigration. Donc, ce n’était pas très facile pour moi sans un contact à l’étranger.
J’ai répondu à une petite annonce en océanographie. Le CNEXO à Brest cherchait 2 TSGP pour faire des campagnes d’exploration sur les nodules polymétalliques à bord de navires océanographiques dans l’océan Pacifique. En décembre, le responsable du service de Géologie Appliquée m’a convoqué sur le Centre Océanologique de Bretagne (COB). Habitant Paris, j’ai dû regarder la carte Michelin pour savoir où j’allais… au fin fond de la Bretagne.
Arrivé à la gare de Brest vers 13h, personne ne m’attendait pour m’amener sur le centre. J’ai donc téléphoné au standard du COB pour joindre une personne du service de Géologie Appliquée. Après quelques minutes de recherche, on a trouvé le responsable qui déjeunait au restaurant d’entreprise.
Sans penser que je pouvais me débrouiller tout seul en prenant un taxi (les frais de transport nous étaient remboursés à l’époque !), on est venu me chercher en voiture à la gare, à 20 mn du COB !!! J’ai passé mon entretien et on m’a ramené pour le train de 17h30.
Quelques jours plus tard, j’ai reçu un coup de téléphone chez moi à Paris pour me dire que j’étais embauché pour 1 an et que je devais commencer juste avant Noël. Mais, n’ayant pas eu de vacances après les examens, j’ai demandé au responsable s’il voyait un inconvénient à ce que je commence « après » les fêtes de fin d’année. Il n’en voyait aucun. J’ai donc profité de mes vacances en famille d’année et j’ai commencé le lundi 6 janvier 1976. J’ai bien fait de repousser mon embauche car un collègue qui n’avait pas changé sa date d’embauche, s’est retrouvé tout seul dans les bureaux du service de Géologie Appliquée avec une montagne de documents à lire avant que tout le monde ne revienne… le lundi 6 janvier.
Pour ce job, nous étions 2 TSGP, un dénommé Jean-Louis dit « Saxo » (il jouait du saxo à l’école à Nancy) et moi-même. On nous avait prévenu qu’il n’y avait qu’un seul poste à pourvoir à la fin de la période d’essai. J’ai donc eu le poste (sinon je ne serai pas en train de vous raconter ma vie)… non pas à cause de ma haute technicité ou de mes compétences particulières mais juste parce que j’avais fait mon service militaire ; ce qui n’était pas le cas de mon collègue ! Merci l’armée.
Témoignage donnant une bonne idée de l’ambiance de ces années-là… Je me demande si j’aurais osé demander le changement de date. On te reconnaît bien là, Philippe !
Les démarches d’embauche ont bien changé depuis, concurrence oblige…