Fin janvier 1976, je laissais Brest sous la grisaille pour rejoindre le N/O Coriolis à Honolulu sur l’île d’Hawaï (USA). Dès l’arrivée, nous avons été accueillis par l’équipage, constitué de Canaques (habitants de la Nouvelle Calédonie) et de Tahitiens. Le dimanche, nous avons profité du voilier d’un ami du commandant pour faire une visite du port sous un superbe soleil et le lendemain, nous partions sur le N/O Coriolis, l’un des plus petits navires océanographiques hauturiers (38 m de long). A la sortie du port, la houle a commencé à se faire sentir.
Le carré situé entre la cuisine et le local machine, nous avions donc un mélange d’odeurs de friture, d’huile chaude et de gasoil. Il y avait 2 services suivant les quarts. Nous nous enfoncions sur les banquettes, bien calés. Mais, il fallait s’y attendre, le mal de mer m’a gagné (normal presque tout le monde le subit !). Il ne faut jamais s’asseoir au fond.
Préférez les chaises près de la sortie. Pendant 3 jours, je n’ai pas beaucoup mangé. J’en venais à me dire que ce n’était pas un boulot pour moi, et que je donnerai ma démission à l’escale. Si tout le monde subit le mal de mer, on s’habitue aussi. C’est ainsi qu’au bout de 3 jours, nous étions tous « amarinés ». Aujourd’hui, il existe de très bons médicaments : Scopoderm, Mercalm, Dramamine, Nausicalm. Mais attention aux effets secondaires (somnolence, troubles de la vue…).
Les odeurs en effet, c’est la première agression pour le débutant ou l’occasionnel ! Quant à manger, préférer la banane au riz, car aussi bon à l’aller qu’au retour, et même voie empruntée dans les deux sens (le riz, je te dis pas …).
Ah, les souvenirs !
Il faut reconnaître que le Charcot, c’était le grand luxe, à cette époque, à côté de ce navire…