Jeudi dernier, 14 novembre, notre ancien collègue Michel Ollitrault nous a présenté les travaux qu’il a menés dans le cadre d’un master d’archéologie réalisé après son départ à la retraite. L’auditoire ARIB était malheureusement plutôt clairsemé par rapport à ce qu’on a pu observer habituellement pour les conférences, sans qu’on puisse l’expliquer par une raison objective.
La présentation
Le choix de cibler les clous romains, principalement de caligae (petits clous), pour son mémoire de Master 2, était motivé par le fait que ce sont des objets qui n’avaient pas de valeur à l’époque, et qu’ils n’ont pas donc pas fait l’objet de récupération ou de commercialisation après avoir été perdus. D’une manière générale, ces clous localisent donc une activité romaine à l’endroit où ils ont été trouvés. Les clous de caligae servaient à fixer les semelles des caligae (en cuir) qui en étaient littéralement tapissées.
Bizarrement, le dessous de la tête des clous pouvaient comporter des motifs en relief dont la signification fait l’objet de différentes hypothèses : lieux/méthodes de fabrication? communauté d’appartenance? symbolique?
La collecte de clous sur des lieux de bataille identifiés et datés par des écrits d’époque montre que les motifs sont absents des périodes très anciennes (avant -100) avant d’être quasi-généralisés ensuite. Michel Ollitrault nous a bien expliqué qu’il serait possible de dater la fabrication de clous par la technique du carbone 14, grâce aux résidus de carbone issus des charbons de bois ayant servi à leur confection, mais cela demande des moyens d’analyse non accessibles au labo d’archéologie dans lequel il a fait son master.
Les questions/discussions
Suite à une question, Michel Ollitrault a expliqué que la conservation des clous jusqu’à nos jours a été possible principalement sur des sols calcaires. Par exemple, aucun clou n’a été trouvé en Bretagne, sans doute parce qu’ils ont été détruits par la corrosion. Du coup, l’idée d’une « cartographie » des lieux de découverte ne pourrait pas donner de généralité historique pertinente.
Au delà du sujet lui-même, Michel a également expliqué comment il a dû suivre les cours de master aussi assidûment que possible, passer les examens correspondants, au même titre que de jeunes étudiants issus de licence d’histoire. A ce seul titre, il peut illustrer de manière originale la galerie des activités pratiquées par les retraités de l’Ifremer et des sciences marines.
Pour en savoir plus, le mémoire de Michel est téléchargeable librement sur :
Quel dommage que le public ait été aussi réduit pour cette conférence passionnante !Même pour des néophytes, comme moi.D’autant plus que la conférence précédente date du mois d’avril et qu’aucune autre n’est programmée d’ici la fin de l’année…