Organisée par l’ARIB en partenariat avec la Direction du centre Bretagne de l’Ifremer, la conférence « Retrouver la Minerve » a rassemblé entre 180 et 200 personnes dont 130 extérieures à l’Ifremer.
Pour la première fois, Hervé Fauve – fils du Commandant de la Minerve – et Christophe Agnus – fils du chef (*) de la Minerve- ont fait une conférence à 4 mains. L’auditoire est resté captivé pendant plus de deux heures, ce qui montre bien que cette catastrophe reste, plus de 50 ans après, dans toutes les mémoires.
La conférence a débuté par le mot d’accueil de Valérie Mazauric –Directrice du centre Bretagne- qui a rappelé les relations privilégiées entre l’Ifremer et la Marine Nationale et mentionné l’évolution des moyens à la mer avec les drones.
Au nom de l’ARIB, Luc Drévès a remercié les conférenciers et l’ensemble des participants. Luc a rappelé que cette conférence s’insérait dans un cycle de conférences co-organisées par l’Ifremer et l’ARIB.
Puis Loïc Petit de la Villéon a présenté les conférenciers et a remercié les acteurs locaux qui ont relayé dans leurs réseaux respectifs l’annonce de la conférence.
Hervé Fauve et Christophe Agnus ont rappelé le drame de la perte de la Minerve, la phase de recherche qui s’en est suivie puis l’abandon des recherches par la Marine Nationale. Ils ont bien montré qu’au-delà d’un drame pour la Marine, il y avait 52 drames personnels et familiaux.
Le ton de la conférence était très émouvant.
Ils ont bien expliqué que sur forte insistance des familles, les plus hautes autorités de l’Etat ont décidé de reprendre les recherches. La première phase de recherche a eu lieu à bord de l’Antea – navire de l’Ifremer- qui avait embarqué pour l’occasion le ROV AsterX. Puis s’en est suivi, une seconde phase de recherche qui s’est faite à bord du navire américain Seabed. Cette seconde phase a abouti, le 21 juillet 2019, à la découverte de l’épave gisant par 2200 mètres de fond.
Les familles, représentées par Hervé fauve, ont estimé leur mission accomplie une fois qu’une plaque commémorative avait été déposée près du kiosque du sous-marin. Est inscrit sur cette plaque « Marins de la Minerve. Nous vous avons cherchés. Nous ne vous avons jamais oubliés. Vos Familles. Vos frères d’Armes. Vos Amis »
Cette plaque a été déposée par le sous-marin « Limiting Factor » et grâce à la générosité d’un milliardaire américain.
Cette recherche a été aussi le déclencheur de la prise de conscience que la France et la Marine Nationale n’avait pas de capacité d’intervention dans les grandes profondeurs et qu’il avait fallu faire appel à des aides extérieures.
Compte-rendu de Loïc Petit de la Villéon
(*) dans la terminologie de la Marine, le terme « chef » est utilisé pour le chef mécanicien
Suite de mon message Souvenir: Début 1970 après avoir fait mes EOR, je devais rentrer au CNEXO pour faire mon service militaire dans la Marine. Eh oui c’était possible (grâce à Y. La Prairie..). Suite à une erreur administrative je me suis retrouvé Place Balard (il y avait un bassin d’essais et maintenant c’est le Ministère de la Défense) dans le service de l’ingénieur Général Dejob. Notre travail consistait à repérer les sillages des sous marins en plongée. Si je me souviens bien une expérimentation était en cours avec l’Eurydice qui a disparu à ce moment je crois début mars 70. Ce n’est qu’un souvenir sans lien avec la fin tragique de ce sous marin et puis je suis rentré au CNEXO.
Paul: mais qui a pratiqué les » tirs de grenade sous marines pour améliorer sa position de son naufrage par triangulation acoustique. » C’était pour améliorer la position de la Minerve? C’est la Minerve en coulant qui aurait envoyé ces grenades? Est ce que c’était techniquement possibl
Les différentes stations sismiques dépendantes de Cadarache avaient enregistré l’implosion. Mais le postionement des stations étant proche la détermination de la source était imprécise. La marine lors d’exercice a immergé quelques grenades sous marine pour tenter de préciser les temps du trajet marin et terrestre des ondes sismiques pour améliorer la précision en distance depuis chaque station.Voici ayssi une réflexion d’un sous marinier : Ce n’est plus la peine de dépenser des sommes importantes pour connaitre le défaut qui a amené à ce désatre car on a assez vendu à l’éranger de sous marins type Daphné…
j’étais à la conférence sur l’équipage de la Minerve. Ce sous marin m’avais interpellé en 68 comme sismologue car à l’IPGP on parlait des enregistrments fait à la station sismo de Cadarache qui avait enregitré son’implosion et aussi des tirs de grenade sous marines pour améliorer sa position de son naufrage par triangulation acoustique. Ayant aussi visité la Flore sister ship de la Minerve, on comprend mieux le désastre. Le traitement par la Marine de cet catastrophe est digne de la réflexion militaire d’avant la guerre14.
Conférence exceptionnelle, remarquable et pleine d’émotions. Bravo aux conférenciers qui ont su faire partager leur ténacité et leur courage. Bravo aux organisateurs qui ont su choisir cet évènement qui doit rester inoubliable. Mais pourquoi la Marine a arrêté les recherches prématurément?. Ce n’est pas conforme à ce que l’on sait de cette brillante institution. Il a fallu un homme décidé pour lutter contre tous ces blocages et vaincre. Eblouissant. Nous espérons que cette conférence sera organisée ailleurs car il ne faut pas oublier le passé. Au contraire il faut le faire renaitre grâce à des personnalités brillantes. On en a besoin surtout en ce moment où l’objectif est de détruire nos valeurs.
Une conférence attendue et appréciée.Les interventions et les témoignages des deux conférenciers étaient évidemment émouvants. Ils ont su, pendant plus de deux heures, captiver l’auditoire sur leurs démarches pendant plus de 50 ans au nom du « droit de savoir », en premier lieu pour les 52 familles des membres de l’équipage, en second lieu pour les usagers (tant militaires que civils) du monde de la mer.Merci à Loic Petit de la Villéon de nous l’avoir proposée, puis de l’avoir préparée pendant plusieurs semaines. Merci à la direction de l’Ifremer, du PDG à l’équipe de direction du Centre Bretagne, pour son accueil. En attendant la diffusion de son enregistrement, puis la préparation de la 3ème conférence coorganisée par l’Ifremer et l’ARIB.