Partie 1 de 3 – Par Jacques et Patricia Denis
Notre destination hivernale a retenu le Maroc, pour la troisième fois. Sans programme prévu à l’avance, le trajet se décide au jour le jour, au feeling.
Pour la première fois, nous avons rallié le Maroc en passant par l’Espagne afin d’y faire quelques belles étapes comme à Cadaqués, le delta de l’Èbre, le littoral de Los Cocedores près d’Aguila et encore le cabo de Gata (et sa Sierra). En revanche, nous avons volontairement repris de la vitesse pour longer certaines côtes comme la Costa del Sol et la Costa del Golf qui n’ont que leur nom pour faire rêver…
Le circuit est ponctué de lieux déjà visités (à la côte comme dans le désert) sinon de nouveaux à découvrir, les uns faisant partie d’incontournables sites touristiques, les autres plus authentiques, recherchés hors sentiers battus. Vu la météo clémente de cet hiver, il a été possible de s’attarder davantage dans les montagnes et hauts plateaux, notamment dans le Haut-Atlas en passant le col de Tizi-Tichka, le Moyen-Atlas oriental et le Rif. A souligner, une mention spéciale pour la découverte de régions lointaines et désertiques à l’est du pays jusqu’à Figuig et Ich.
La carte ci-dessus ainsi que toutes les aquarelles qui suivent proviennent du « carnet de voyage » produit lors de ce voyage de longue durée effectué en camping-car.
Quelques belles étapes
- Tanger et sa médina pentue, un plaisir de s’y perdre jusqu’à la place du petit Socco pour boire le premier thé à la menthe tout en discutant avec ses voisins de table.
- Asilah avec la visite du site archéologique de Lixus datant des Phéniciens, célèbre pour ses installations industrielles de traitement du poisson (salaisons du thon) destiné à être distribué dans toute l’Europe, déjà à l’époque !
- Moulay-Bousselham, village magnifiquement situé au débouché de la lagune qui sert de port-abri à toute une flottille de barques de pêche. Ce ne sont que va-et-vient incessants depuis le dernier méandre de l’oued qui la traverse.
- Oualida où la côte offre en haut de plage une aire de repos saisonnier aux solides barques de pêche, proues pointées vers le large, prêtes à en découdre avec lui. Le mauvais temps n’a pas permis de déguster les poissons ou crustacés grillés, proposés en temps normal sur la plage…
- Essaouira, bien connue pour son immense port de pêche, cache dans la vieille ville ses ateliers traditionnels de marqueterie utilisant le thuya, le citronnier et l’ébène pour rehausser les jeux de couleurs de plateaux de table ou autre meuble.
- Marrakech, l’incontournable, rien que pour le plaisir de s’immerger à nouveau dans l’ambiance de la grouillante place Djema El Fna et y boire un thé au « Café de Paris » en mangeant des noix. Mais cette ville a bien d’autres attraits plus discrets, comme le jardin de Jacques Majorelle, magnifiquement agencé et décoré de son inimitable bleu du même nom.
- Aït-Bennadou, ksour le mieux préservé du sud marocain, très connu, à juste titre, pour son architecture traditionnelle (kasbah et agadir) et son site bien en vue dans la magnifique vallée qui mène à Ouarzazate. Sa fréquentation est à la hauteur de la beauté des lieux, au point qu’il est envahi par une multitude de touristes Chinois déversés des cars, très nombreux encore, fin janvier… Ils y ont leurs propres restaurants « China Food » !
- Tafraoute, dans son havre de granite rose aux formes évocatrices (le lion, le chapeau de Napoléon…), regorge de petits ateliers où se fabriquent à la main les inimitables babouches dont le style sait suivre la mode, comme la « BTT » (Babouche Tout terrain).
- Tazekka, ce petit village à la sortie de Tafraoute ouvre sa maison traditionnelle berbère à tout visiteur un peu curieux. Mahfoud est toujours là pour en faire la promotion et offrir son thé berbère de bienvenue accompagné de gâteaux.
- Aït-Mansour est atteint, au-delà des rochers repeints à neuf sur le plateau. On s’enfonce dans une oasis tapie au fond de gorges profondes où ça glougloute de partout et dont les parois se jouent de la lumière du soleil. Excellent lieu de bivouac qui permet de faire la connaissance des gardiens du parking, Mustapha et Fatima, ainsi que de la famille qui tient le modeste café-restaurant-épicerie « chez Messaoud ».
Aquarelles et histoires qui donnent envie d’y retourner, même sans camping-car… quand on le pourra !