De la lettre aux parents commencée à Papeete et terminée en mer, n’ont été conservées que les informations concernant Tahiti. La vision de Charles Antoine, notamment à propos du Gouverneur, Monsieur de La Roncière, diffère de ce qui en est retenu dans Wikipedia.
Papeete (Taïti) le 18 juin 1865
Mes chers parents,
…Les relâches ne me laisseront pas les souvenirs enchanteurs du précédent voyage ; bien que j’ai revu Taïti avec beaucoup de plaisir je reprendrai la mer sans peine ; le pays qu’on appelle le paradis de l’Océanie a du reste beaucoup changé ; le successeur de monsieur de la Richerie [1]qui avait été attendu ici comme le Messie parce qu’on comptait qu’il reviendrait sur les actes de son prédécesseur et en atténuerait la rigueur au profit des indigènes a trompé tout le monde.
Monsieur de la Roncière [2] ancien gouverneur de Saint-Pierre-et-Miquelon se montre plus violent encore que le dernier commandant, ainsi dernièrement un second maître de l’Isis ayant été trouvé mourant et portant des traces de blessures reçues pendant la nuit, il a été interdit aux Taïtiens de sortir de chez eux après le coucher du soleil et cela avant même que le procès ait été instruit. Voilà ce que font les représentants de la France à ses antipodes tandis qu’on vous lit au sénat qu’aux îles de la Société les indigènes sont contents d’être sous le protectorat de la France et qu’ils se rapprochent de nous.
Tous ces malheureux nous regardent avec méfiance et paient de lourds impôts ; d’un côté ils voient l’autorité les traiter en race conquise, de l’autre ils sont bien menés par ce qui n’est pas autorité supérieure, leur caractère doux leur mérite les ménagements qu’on met dans les relations avec eux, de sorte qu’ils en sont arrivés à se demander si cette amitié des petits n’est pas une ruse hypocrite et je crois que si l’on continue, loin de se rapprocher de nous ils irons demander à une autre nation la protection que nous leur accordons si peu gratuitement ; au moment où une grande entreprise agricole est sur le point de rendre l’île florissante, nous aurons la gloire de voir amener notre pavillon qui sera remplacé par celui de l’Angleterre.
Nous avons profité de notre séjour sur la belle rade de Papeete toujours unie comme une glace pour boucher une petite voie d’eau, nous avons conduit la frégate le long d’un quai et nous l’avons inclinée de façon à éventer la portion voulue de la carène. Après le déchargement du matériel on a trouvé la frégate tellement lège qu’on a été forcé d’embarquer un lest de galets. Nous emporterons en France 70 balles de coton ; on a commencé la culture de cette plante il y a quinze mois, elle donne les plus beaux résultats ; les espérances qu’on a conçues à la suite des essais ont stimulé l’ardeur des Indiens eux-mêmes qui se mettent à défricher et à planter ; c’est pour encourager les petites bourses que le gouvernement prête les cales de ses frégates et autres bâtiments pour l’exportation des produits. Qu’on n’inquiète plus ces braves gens, qu’on les laisse travailler sans les ennuyer et nous finirons par conduire un pays beau et riche…
24 juin 1865
Nous sommes en route pour Brest depuis le 22… C’est le 31 mai à midi qu’on a laissé tomber l’ancre en rade de Papeete ; nous sommes entrés à la remorque du Latouche-Tréville ; il faisait calme, il était venu nous prendre à quelques milles de la passe fort près du récif extérieur. Nous avons trouvé au mouillage la frégate l’Isis, commandant Binet [3] qui, partie de Calédonie quinze jours après nous avait eu la chance de doubler la Nouvelle-Zélande par le Nord et était arrivée à Taïti le 18 mai. Sa traversée prise comme terme de comparaison avait fait faire toutes espèces de suppositions sur notre compte ; il était temps de se montrer, le courrier de juin aurait porté quelque nouvelle plus ou moins sinistre. Le Latouche-Tréville avait ses fourneaux chargés, il était prêt à appareiller pour se porter sur le premier point où on nous signalerait. Au grand étonnement de tous, la frégate est arrivée sans avarie et avec tout son monde en bonne santé.
On nous a fait bon accueil, tous ceux qui savaient ce que c’est qu’une traversée de 56 jours avec des temps forcés sont venus nous souhaiter la bienvenue et parmi eux se trouvaient tout ce qu’il y avait de marins sur la place.
Le commandant de l’Isis seul n’a pas été aussi aimable qu’il aurait pu l’être ; le but de son voyage était de porter des disciplinaires aux compagnies des colonies ; après son départ de la Calédonie il n’avait donc plus de passagers…C’est donc un peu de complaisance qu’il eût fallu au Commandant de l’Isis qui part à vide tandis que nous avons encore 250 passagers. Ils ne sont plus très serrés c’est vrai, mais ils auraient été beaucoup plus à l’aise…
La relâche nous a paru bien agréable à tous ; il nous fallait un peu de repos et il ne nous a pas manqué sur le beau lac qu’on nomme rade de Papeete ; il y faisait bien un peu chaud mais nous avions la ressource de prendre des bains et nous en avons profité ; le commandant qui entend bien les choses a laissé tout le monde aussi tranquille et aussi libre que possible. Dès le lendemain de l’arrivée on a commencé à envoyer le quart de l’équipage et des passagers à terre chaque jour, cela a duré jusqu’à l’avant-veille du départ. Le déchargement du matériel de transport s’est fait dans les premiers jours, on nous a pris toutes nos poudres ; on n’en a pas été fâché à bord, la perspective d’aller saluer la lune ne faisait rire personne. J’avais vu moi-même les 140 barils qui la contenaient lors de notre séjour à Port de France, la cale où ils se trouvaient était parfaitement sèche, eux-mêmes l’étaient ; dans la dernière traversée la frégate avait tellement fatigué que l’eau avait pénétré dans la partie de la cale qui contenait la poudre, 23 barils étaient mouillés. Si on n’avait pas voulu recevoir la portion qu’on nous avait refusée en Calédonie, le Commandant était plus que jamais décidé à la jeter à la mer. Sauf le halage de la frégate le long du quai de l’arsenal, l’équipage n’eut pas de gros travail à faire depuis le déchargement jusqu’aux derniers jours de la relâche ; chaque jour on travaillait au gréement, au calfatage ou bien on peignait etc… bref on s’occupait de choses qui n’exigeaient à bord que la présence d’un officier de garde, de sorte que tous les autres en profitaient pour prendre la clef des champs. On s’est beaucoup promené, plusieurs ont fait de grandes excursions à cheval, à pied, en pirogue ; je suis retourné à la cascade de Fataua, une de mes promenades favorites de l’année dernière ; elle avait d’autant plus d’intérêt pour moi que j’avais appris à Allarmont que c’est là qu’est mort Marx [4], j’ai vu l’endroit où il a gagné la fluxion de poitrine qui l’a enlevé. Je suis allé au cimetière de Papeete chercher quelques feuilles d’arbres à défaut de fleurs puisqu’il n’y en a pas, pour ses parents.
Nous étions à Taïti pour la saison des fruits, nous avons mangé des oranges et des bananes à profusion ; je ne revenais jamais de me baigner sans manger deux ou trois oranges que je ramassais sur mon chemin.
Quelle différence entre cette relâche et la précédente ; ici une belle campagne toujours ou presque éclaircie par un beau soleil innocent bien que fort chaud, en ville et hors de la ville de braves gens qui aiment à rire et qui sont en général fort serviables ; vous rencontrez des Taïtiens sur votre route, ils ne manque pas de vous souhaiter bienvenue, Ia ora na, vous disent-ils ce qui signifie vivez longtemps ; en Calédonie, l’établissement français a un aspect misérable qui contribue à attrister une campagne assez triste, sèche, peu cultivée quoique non stérile et si vous rencontrez un Kanack vous avez le désagrément de voir passer un vilain magot qui vous regarde de travers ; ou bien c’est un calédonien des missionnaires il vous dit bonïou mais il n’a qu’une très faible part d’amitié à accorder à ce qui ne porte pas une robe noire, c’est à quoi il est dressé.
Les petites fêtes qu’on nous a données l’an passé ne se sont pas renouvelées ; l’un des négociants Anglais qui nous avait reçus venait de partir en Angleterre avec toute sa famille, il est allé faire un tour au pays. Le Commandant des établissements français de l’Océanie, monsieur de la Roncière et son aimable épouse nous ont peu attirés chez eux ; 3 personnes du bord seulement ont été reçues. Son salon était, disait-on, fort triste, les manières affectées de sa dame le rendaient peu agréable. Pour parler un peu politique et vous renseigner sur son compte, il faut dire qu’il est frère d’un Contre-amiral qui a usé de son influence pour le tirer d’un fort mauvais pas et le faire ensuite ce qu’il est. Pour ce qu’on veut bien appeler une peccadille de jeunesse monsieur de la Roncière a été condamné à 10 ans de travaux forcés, dit-on ; on a débrouillé son affaire et la renommée dit qu’il n’a même pas été cassé de son grade d’officier de cavalerie et qu’il fut envoyé à Cayenne en punition ayant conservé ses droits de citoyen. Plus tard il revint sur la scène comme inspecteur colonial en Algérie, on en a fait ensuite un gouverneur de colonies. Bref tout cela n’a pas l’air d’être très clair ; le fait de la condamnation est exact ; on ne s’explique pas comment on a fait de lui un haut fonctionnaire par la suite (note)
Peu de jours après notre arrivée il a mis en prison pour un mois un lieutenant d’infanterie de marine de nos anciens passagers qui était la victime d’un gredin dont on vient de faire justice. Cet acte de rigueur avait indisposé beaucoup de personnes et à l’occasion d’un punch offert à terre par le cercle des officiers aux nouveaux arrivés on avait battu froid au pacha. Dix jours s’étaient écoulé le malheureux officier se décida à hasarder une lettre dans laquelle il réclamait à juste titre un jugement plus équitable du Commandant. Plusieurs personnes ouvrirent les yeux à ce dernier parmi lesquelles monsieur Mottez ; il s’aperçut qu’un individu qui remplissait les fonctions de secrétaire général (très important à Papeete) l’avait trompé ; il revint sur le passé, leva la punition, la fit annuler et s’excusa auprès du lieutenant. Ce qu’il fit de mieux ce fut d’annoncer à son secrétaire général qu’il fallait faire ses malles et qu’il partirait par la première occasion. Cette nouvelle fut reçue avec plaisir par tout le monde, les Kanacks auraient volontiers fait un feu de joie ; en peu d’heures tous les mystères étaient dévoilés, on venait d’apprendre que plusieurs actes de rigueur commis depuis peu l’avaient été pour assouvir les sales passions de ce gredin qui avait agi soit par surprise, soit à l’insu du commandant.
La personne qui est appelée à remplacer ce brave monsieur est un officier de marine qui habite le pays depuis plusieurs années, lui porte beaucoup d’intérêt et est connu pour son bon esprit, son calme imperturbable sera probablement un remède à la violence de monsieur La Roncière qui s’emporte facilement ; on croit qu’il y aura du changement d’ici peu, on a bon espoir. Le commissaire impérial est arrivé dans les Îles de la Société avec d’excellentes intentions et de bonnes idées ; s’il est bien secondé et s’il a près de lui un conseiller froid et sage, il peut faire beaucoup de bien.
Dans mes lettres de la dernière campagne je vous ai probablement parlé de l’arrivée à Taïti d’un certain monsieur Stewart qui venait avec des capitaux et avec l’intention de cultiver des terres qu’il pourrait acheter. Ce monsieur était le représentant d’une compagnie de commerce dont le siège est à Lisbonne ; il avait deux millions pour s’établir à Taïti. Le gouverneur d’alors sut apprécier le bien qu’il pourrait faire au pays, il favorisa tant qu’il put ses démarches et insista auprès de la reine pour la décider à céder ou faire céder des terres. Ce ne fut pas chose facile, elle était travaillée par un parti contraire dans lequel se trouvait le plus riche commerçant du pays vexé de voir s’établir un concurrent. Malgré tout, ce monsieur Stewart trouva des terres ; aussitôt on se mit à défricher, le goïavier avait tout envahi, la chose semblait extrêmement difficile, on s’attendait à voir employées plusieurs années à couper les arbres, à extraire les racines. On fit plus simplement on se contenta de couper les troncs des arbrisseaux et on planta du coton, il vint très bien ; on fut très étonné de voir que cette culture causait le dessèchement des racines de goïaviers ; on commença à récolter, trois cents engagés chinois travaillent au défrichement qui va toujours et récoltent ; il y a seize mois qu’on a semé les premières graines et la récolte est déjà assez abondante pour qu’on puisse faire de petites exportations. L’entreprise dirigée par cet Anglais prospère il a donné le branle aux Indiens, aux petites bourses et la concurrence qu’il fait aux anciens résidents a fait baisser sensiblement le prix des denrées de nécessité première (farine par exemple). Il attend 700 Chinois qui achèveront de mettre en culture les terres dont il est possesseur, dans quelques années tout rapportera et jusqu’à présent c’était dame Nature qui seule s’était chargée de ce soin.
Quand on a vu que les choses allaient si bien on a commencé de toute part à défricher et à cultiver, Monsieur de la Roncière a eu alors la bonne idée de faire aider les petits propriétaires en faisant fonctionner d’une certaine manière que voici la caisse agricole fondée par son prédécesseur, quiconque a du coton l’apporte dans un établissement situé à Papeete, on le pèse et on le paie tant du kilo quelle que soit la quantité qu’il présente. La caisse agricole se charge d’emporter le coton et de le faire vendre ; s’il y a bénéfice tous frais payés il est réparti proportionnellement aux dépôts. Voilà pourquoi on nous a donné plusieurs tonneaux à transporter ; c’est que le fret en sera moins cher au profit des cultivateurs. On a alors imposé tout Kanack qui ne cultiverait pas les terres dont il est possesseur ; c’est peut-être aller trop loin, de hautes considérations peuvent sans doute amener une telle mesure ; il n’en est pas moins vrai cependant que c’est abuser de son droit de plus fort et agir un peu en envahisseur que de dire à des pauvres bougres qui vivent heureux en faisant peu et ne possédant pas plus : « travaille et devient riche ou bien va-t’en, tu ne l’es plus assez pour habiter ton pays ; et moi qui veut le devenir et suis civilisé je te le prends .»
Bon nombre de Taïtiens se sont facilement décidés à travailler ; d’un avis unanime on s’accorde à constater un progrès sensible, l’avenir change de face pour les Îles de la Société, les Marquises et les îles voisines. Dans quelques années quand l’Amérique aura repris son calme et cultivé ses champs, le coton baissera de prix ; mais alors le sol sera défriché à Taïti et sera prêt à recevoir une autre culture celle du sucre et du café ; les républiques de la côte occidentale de l’Amérique du Sud s’y approvisionneront puisqu’elles ne produisent pas ces denrées ; en modifiant cette belle installation de la caisse agricole les petits cultivateurs gagneront encore leur vie. Ainsi le pays qu’on appelle le paradis de l’océan Pacifique est destiné à mériter son nom ; ses habitants primitifs et leurs mœurs faciles auront disparu, leur patrie sera devenue un vaste champ, son climat, sa fertilité et sa situation la rendront encore une belle terre.
27 juin.
Je devais aller visiter la plantation de Monsieur Stewart, elle se trouve de l’autre côté de l’île par rapport à Papeete. Le directeur de l’arsenal, monsieur Bonnet Lieutenant de vaisseau dont j’avais fait la connaissance il y a un an et demi est lié avec ce monsieur ; il m’avait présenté à lui et il était convenu qu’il devait me conduire chez lui. mais monsieur de la Roncière et sa dame accompagnés de plusieurs personnes parmi lesquelles était Monsieur Mottez étant allés à Atimaono où est l’établissement, il fallut d’abord remettre la partie ; Monsieur Bonnet fut ensuite nommé commissaire impérial d’un conseil de guerre ce qui le retint à Papeete. J’ai beaucoup regretté de quitter Taïti sans avoir vu les terrains nouvellement défrichés ; d’abord j’ai manqué une belle occasion de m’amuser, Monsieur Bonnet est un excellent compagnon et son ami reçoit fort bien les visiteurs surtout ceux qu’il lui amène et de plus je n’ai pu voir une chose que l’on dit fort remarquable et magnifique d’ordre, d’entente et de hardiesse.
[1] Déjà rencontré dans le récit du précédent voyage : Louis Eugène Gaultier de La Richerie, né à Fort-de-France le 12 juin 1820 et mort le 29 juin 1886, est un officier de marine et administrateur colonial français. Un descendant Gaultier de La Richerie épousera une arrière-arrière-petite-fille de Charles Antoine, par l’arbre généalogique Antoine/Flichy.
[2] Émile François Guillaume, comte Clément de La Roncière, né en 1803 à Breda (Pays-Bas) et décédé à Paris le 9 août 1874 est un officier de cavalerie français. Connu pour avoir été la victime d’un scandale judiciaire, il devient ensuite administrateur colonial et s’illustre notamment en devenant le huitième gouverneur français de Tahiti. Pour la suite de la note, voir Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mile_de_La_Ronci%C3%A8re
[3] Alphonse Théodore Binet (1811-1887). Entre dans la Marine en 1831 mais ne passe pas par l’Ecole Navale. Capitaine de frégate le 16 août 1862. Au 1er janvier 1869 il est à terre à Brest. Ne figure plus dans les effectifs la marine en 1872.
[4] La Famille Marx est liée à la famille Marlier et donc à la famille Antoine. Les Marx était fabricant de papier à Allarmont près de Raon-l’Etape (Vosges). Petit historique : Le 20 brumaire an VII (10novembre1798),étaitcélébré à Allarmont,alors chef-lieu de canton,le mariage de Jacob Marx, négociant, né et domicilié à Sarleuben, canton de Pfalzel (Sarre), avec Marie-Anne Marlier, fille de Dominique Marlier, négociant, habitant à Allarmont. Il s’agit d’une alliance entre marchands de bois. Le père de la mariée, Dominique Marlier, maire d’Allarmont jusqu’en 1807. Le couple Marx/Marlier a 3 enfants, 1) Marie Anne qui épousera un avocat de Lunéville, 2) Dominique Célibataire et 3) Jean-Michel qui époux de Marie Julie Ferry fille d’un notaire à Lunéville (la famille Ferry est liée aux Voinier et donc là aussi aux Antoine). Leur fils unique Jules né le 7 mars 1828 à Allarmont est décédé à Papeete le 17 août 1852 alors qu’il était Caporal d’Infanterie de Marine. Sources : « De l’esprit d’entreprendre : les Mosellans et l’industrialisation du canton de Raon-l’Étape » par Line Skorka (documents.irevues.inist.fr)
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