Voyage au Maroc du 2 janvier au 19 mars 2020 – P3

Partie 3 de 3 – du 5 mars au 19 mars – par Jacques et Patricia Denis

  • El-Orjane, petite bourgade située à 20 km à l’est d’Outat-Oulad-El-Haj au pied des contreforts du Moyen-Atlas oriental. C’est la région de l’olive, les petits moulins artisanaux embaument l’atmosphère à chaque coin de rue. C’est une magnifique région située hors des circuits touristiques qui recèle d’innombrables atouts d’une grande authenticité.
  • Immouzer des Marmoucha, ville improbable d’altitude accrochée à un promontoire, est renommée pour son souk de moutons et de chèvres. Son « Espace de la mémoire historique de la résistance et de la libération » est un haut lieu de l’histoire coloniale française, installé là pour rappeler une part méconnue et dramatique de cette période.
    Un camion de résistants à la suite d'un attentat - Musée d'Immouzer des Marmoucha - Aquarelle de Jacques Denis - mars 2020

    Un camion de résistants à la suite d’un attentat – Musée d’Immouzer des Marmoucha – Aquarelle de Jacques Denis – mars 2020

  • Souk El Kad de Ikrouen est une petite bourgade en plein Rif suspendue dans les irrégularités du relief couvert de forêts denses parsemées de clairières cultivées… Une partie de la production est directement vendue au bord de la route, au vu et au su de tous, et ce n’est un secret pour personne.
  • Sefrou gagne à être connue pour sa Médina typique ceinte de remparts et de tours (vestiges). Elle est traversée par l’oued Aggay bordé d’un souk très animé mais dont le fond fait malheureusement figure de décharge à ciel ouvert.
    Ruelle de Chefchaouen - Aquarelle de Jacques Denis - 15 mars 2020

    Ruelle de Chefchaouen – Aquarelle de Jacques Denis – 15 mars 2020

    • El-Jebha, au bord de la Grande Bleue, est blottie derrière la Pointe des Pêcheurs. Lepoisson est à la carte de tous les petits restaurants. Cette charmante localité n’a pu échapper à de gros travaux d’aménagements destinés à « moderniser et valoriser » ses ressources touristiques…

 

  • Chefchaouen, la pimpante ville bleue est toujours aussi attrayante avec son dédale de ruelles où s’entremêlent micro boutiques, fours à pain et hammams chauffés au bois de la montagne…

     

La fin du voyage

C’est à El-Jebha, le 13 mars, que la nouvelle de la fermeture des frontières aériennes et maritimes tombe brutalement. Sans hésiter, nous reprenons d’urgence la route pour le grand port de Tanger-Mèd pour y trouver effectivement porte close. L’ambiance y est nerveuse et il faut se débrouiller pour trouver une solution rapide afin de quitter le pays et éviter d’y rester bloqués. Le temps de la réflexion s’impose alors en parcourant, le 14 mars, un circuit court de Tanger à Chefchaouen, en passant par Tétouan.

Quelques touristes à Chefchaouen - Photo Jacques Denis - 15/03/20

Quelques touristes à Chefchaouen – Photo Jacques Denis – 15 mars 2020

En ce samedi 15 mars, la ville bleue est surtout fréquentée par des familles marocaines. En effet, relativement peu de touristes sont présents, mis à part quelques petits groupes d’Asiatiques… dont certains portent le masque. Est-ce par habitude ou bien un signe de précaution ?

L’existence et la menace du virus commencent à se faire savoir et se voir avec les affiches placardées sur les portes de nombreuses maisons. Voilà un signe clair du sérieux de la situation et des risques graves encourus. Du coup, instinctivement, les distances sont prises avec les autres passants, lorsque c’est possible. Le marchand de savonnettes l’a bien compris lui aussi, à sa manière,

Chefchaouen - Attente de l'âne au soleil - Photo Jacques Denis - mi mars 2020

Chefchaouen – Attente de l’âne au soleil – Photo Jacques Denis – mi mars 2020

en faisant l’article de ses produits sur le seuil de sa petite boutique. C’est bien le seul à proposer du savon qui brille par son absence aux rares points d’eau existants. Avant de quitter la vieille ville, nous croisons un malheureux gamin masqué (le premier marocain) chahuté par ses petits camarades moqueurs…

Chefchaouen - Affiche indiquant les mesures de précaution vis à vis du Coronavirus - Photo Jacques Denis - mi-mars 2020

Chefchaouen – Affiche indiquant les mesures de précaution vis à vis du Coronavirus – Photo Jacques Denis – mi-mars 2020

Les signes de protection ne trompent plus, à voir les chauffeurs des ambulances masqués et en tenue de cosmonaute, les chauffeurs de bus également masqués et les chauffeurs de taxis gantés. C’est le 16 mars que l’ordre est donné de fermer les restaurants, les bars puis les mosquées et les cinémas…, en fait, tous les lieux de rassemblement publics. Bref, la perspective d’un confinement se confirme.

Un contact avec le consulat de Tanger informe de l’existence d’un bateau en partance de Ceuta le soir même. Après avoir obtenu par Internet de nouveaux billets (« retour simple »), ces précieux sésames permettent enfin d’approcher le poste de contrôle marocain qui marque la frontière. Les grilles de la zone portuaire se referment aussitôt derrière nous. Les contrôles et la fouille complète du camion se succèdent alors sans problème. Nous sommes en Europe ! Enfin, en queue de file sur le parking d’embarquement, c’est l’attente juste à l’heure de l’appareillage. La porte du ferry se referme, une fois encore, juste derrière nous… La traversée est rapide pour atteindre Algéciras, 1h30 max. Il pleut.

Pas question de traîner, il faut traverser toute l’Espagne en confinement total. Les 1300 km seront parcourus en 2 jours, les 17 et 18 mars. Peu de circulation sur les Autovia (voies express) ou les autopista (autoroutes), mis à part les poids lourds qui assurent les livraisons.

Autoroute du retour - Photo J. Denis - mars 2020 -

Autoroute du retour – Photo J. Denis – mars 2020

Régulièrement, les panneaux indicateurs informent sur l’alerte virus, qu’il vaut mieux rester à la maison et ne se déplacer que sur motif justifié.

Le col du Perthus, c’est-à-dire la frontière, est franchi sans y voir personne, aucun barrage, si ce n’est un contrôle de police à la sortie de l’autoroute au péage du Boulou. La France est également en confinement, peu de trafic, Marseille est quasiment déserte.

Ce jour là, 19 mars, nous étions bien loin de penser aux conditions très spéciales de notre retour pour aller nous confiner, à notre tour, comme tout le monde…

Partie 2 de 3                                                                                                   Épisodes précédents

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